Biographies des héros spirituels de la terre de Géorgie, moniales, moines, ascètes, martyrs, clercs ou laïcs qui ont fait briller sur elle la Lumière du Christ!

dimanche 29 mars 2020

Vénérable Père Pimène, Fol-en-Christ et Illuminateur du Daghestan, et son compagnon Antoine (Anton) Meskhi, le réprimandeur des rois ( XIIème siècle)

Saint Pimène ( à gauche)
et son compagnon Anton Meskhi

Fête le 16/29 Mars

Saint Pimène le Fol-en-Christ et Anton Meskhi (de Meskheti, dans le sud de la Géorgie) vécurent au 13ème siècle, lorsque les Mongols envahissaient régulièrement la Géorgie. Le pays tout entier, et l'Eglise en particulier, languissaient sous le joug de l'oppression mongole. Le peuple géorgien fut une fois de plus confronté à un choix terrible: préserver leur chair temporelle ou obtenir le salut spirituel. La plupart des gens ne cédèrent pas à la tentation de l'ennemi et choisirent plutôt de mourir en martyrs pour le Christ.

A cette époque, un moine nommé Pimène, un fol-en-Christ, œuvrait dans le désert de Davit-Gareji. Ses racines ancestrales étaient dans la région de Kakhétie dans l'est de la Géorgie. Pimène réprimandait les rois et condamnait les actes injustes et immoraux de la noblesse. Le pieux moine Anton Meskhi œuvrait avec lui.

Éclairés par la grâce divine, les pères reconnaissaient que le peuple géorgien suivait le mauvais exemple de leur roi. Ainsi, les moines entreprirent une lutte pour le salut spirituel du peuple de la nation qui exigeait la réprimande du roi.

En plus de leurs œuvres de folie en Christ et de la censure des rois, les saints prêchèrent le christianisme parmi les gens duDaghestan. [1]

Pour leurs grandes réalisations spirituelles et leurs luttes au nom de la pureté divine, de la foi chrétienne, et de  la propagation de l'Evangile parmi les Daghestanais, l'Eglise géorgienne a estimé le Fol-en-Christ Pimène et Antoine Meskhi dignes d'être comptés parmi les saints.

Rempli de sagesse théologique et portant le joug de la folie-en-Christ, ô saints Pimène et Anton le Soleil Géorgien, priez Dieu pour nous!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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Note:
[1] Le Daghestan est situé au nord-est de la Géorgie et borde la mer Caspienne.


Saint Ambroise (Ambrosi) le Confesseur, Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie († 1927)



Fête le 16/29 Mars

Saint Ambroise (Ambrosi) le Confesseur (dans le monde Besarion Khélaia) est né en 1861. Il fit ses études primaires à l'école de théologie de Samegrelo et futt diplômé du Séminaire de Tbilissi en 1885. Il fut diplômé et ordonné prêtre la même année. Père Ambroise servit comme prêtre à Soukhoumi (Géorgie du nord-ouest) pendant huit ans, en même temps, enseigna la langue géorgienne dans les écoles et dirigea l'activité de plusieurs sociétés philanthropiques. En 1896, il futt veuf, et en 1897, il s'inscrivit à l'Académie théologique de Kazan.

Tandis qu'il était à Kazan, Père Ambroise suivit à la fois la vie littéraire et culturelle de la ville et le mouvement pour l'indépendance nationale géorgienne avec beaucoup d'intérêt. Il étudié l'histoire de la Géorgie auprès de sources primaires et composa plusieurs essais sur la base de ses conclusions. Son essai, intitulé "La lutte entre le christianisme et l'islam en Géorgie", fut si convaincant pour un professeur qu'il recommanda que le Père Ambroise continue à explorer ce thème et présente ses recherches pour une maîtrise.

En 1901 Père Ambroise termina ses études à l'Académie théologique de Kazan, et dans la même année, il fut tonsuré moine et retourna en Géorgie. En collaboration avec les plus grands fils de sa nation, il se battit sans relâche pour l'autocéphalie de l'Église orthodoxe géorgienne. En tant que punition pour son engagement sans compromis dans cet objectif, Père Ambroise fut exilé en Russie en 1905.

À son retour en Géorgie, il fut élevé au rang d'archimandrite et nommé higoumène du monastère de Tchélishi. Le monastère de Tchelishi avait un certain temps été un centre de formation théologique en Géorgie, mais plusieurs années s'étaient écoulées depuis lors et le corps étudiant du monastère s'était réduit rapidement. Avant peu, il serait complètement désert. Mais avec la bénédiction de l'évêque d'Imereti Léonide (plus tard Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie), saint Ambroise rassembla un certain nombre de jeunes gens doués pour étudier au séminaire et il commença à les instruire dans la psalmodie et la lecture de l'Evangile.

Saint Ambroise consacra beaucoup de son temps et de son énergie à trouver et à restaurer les manuscrits anciens du monastère de Tchelishi. Un jour, en passant par la cour du monastère, il entendit un bruit sourd venant de sous la terre. Il commença à creuser à cet endroit et découvrit une copie ancienne des Saints Évangiles. C'était l'Evangile de Tchelishi, célèbre relique géorgienne du 9ème ou 10ème siècle.

Bientôt saint Ambroise rejoignit le Conseil synodal de Tbilissi et fut intronisé comme higoumène du monastère de la Sainte Transfiguration à Tbilissi. Mais en 1908, il fut accusé d'avoir conspiré dans l'assassinat de l'exarque Nikon et privé du droit de servir dans l'Église. Les procureurs l'exilèrent au monastère de la Sainte Trinité à Riazan, où il passé plus d'un an sous bonne garde. En 1910, saint Ambroise fut acquitté et à nouveau autorisé à servir dans l'Église.

En 1917, l'archimandrite Ambroise retourna en Géorgie et rejoignit la lutte pour une Eglise autocéphale géorgienne. En quelques mois, l'autocéphalie de l'Église fut proclamée. Il fut consacré Métropolite de Tchqondidi, plus tard, transféré dans la région de Tskoum-Abkhazeti. En 1921, saint Ambroise fut intronisé Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie.

Le gouvernement soviétique commença à persécuter l'Église peu de temps après l'intronisation de saint Ambroise. Quelque 1.200 églises furent pillées, converties à d'autres fins, ou détruites. Un grand nombre de membres du clergé furent arrêtés, exilés, et plus tard fusillés.

Le 7 Février 1922, le Catholicos-Patriarche Ambroise, père spirituel et pasteur en chef de sa nation, envoya une note aux participants à la Conférence de Gênes [1] dans laquelle il défendit les droits de l'Église géorgienne et de la nation. Chaque mot de son pourvoi fut pénétré de détresse pour le sort non seulement de sa patrie, mais de l'humanité tout entière. Saint Ambroise assura son auditoire qu'une nation et un gouvernement privés de vertu chrétienne n'aurait pas d'avenir et il plaida en faveur de l'aide en ce temps de malheur.

La réception d'un tel protocole était sans précédent pour le régime bolchevique, et en réponse les fonctionnaires firent arrêter saint Ambroise. Néanmoins, il critiqua courageusement la complaisance du gouvernement envers des actes de criminalité, d'injustice, et de sacrilège.

En réponse à l'un des interrogatoires bolcheviques, le Patriarche affirma: " La confession de foi est une nécessité spirituelle pour chaque nation - la persécution augmente sa nécessité. La foi s'approfondit, se contracte et accumulée, elle éclate avec une nouvelle énergie. Il en fut ainsi dans le passé, et il en sera ainsi dans notre pays. La Géorgie ne fait pas exception à cette loi universelle. "

Saint Ambroise dit ces dernières paroles remarquables à ses persécuteurs: "Mon âme appartient à Dieu, mon cœur à ma patrie, et ma chair vous pouvez en faire ce que vous voulez." Le tribunal condamna le Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie à sept ans , neuf mois et 28 jours de prison.

À la fin de 1924, saint Ambroise et les autres membres du Conseil synodal furent amnistiés, mais leur expérience douloureuse avait déjà pris son péage. Le troupeau géorgien perdit son fidèle berger en 1927.

En 1995, la  vie du Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie Ambroise (Khelaia) fut discutée lors d'un conseil élargi du Saint-Synode de l'Eglise géorgienne. En reconnaissance de ses grandes réalisations pour le compte de l'Eglise et de la nation, Ambroise fut glorifié (canonisé) comme "Saint Ambroise le Confesseur. "

De tes lèvres, ô hiérarque Ambroise craignant Dieu, le Saint-Esprit prononça des paroles de grâce. Prie pour nous, afin que le Saint-Esprit purifie nos âmes!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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Notes
[1] En 1922, les représentants de 34 pays se sont réunis à Gênes en Italie pour discuter de la reconstruction économique de l'Europe centrale et orientale et d'améliorer les relations entre l'Union soviétique et en Europe occidentale.

mercredi 25 mars 2020

Restauration de l'autocéphalie de l'Église apostolique géorgienne


Fête le 12/25 Mars

      Selon la sainte Tradition, après la Pentecôte, lorsque les Apôtres tirèrent au sort pour déterminer qui prêcherait l'Evangile dans les différentes parties du monde, la Très Sainte Génitrice de Dieu reçut la Géorgie comme son apanage. Mais le Christ apparut à la Mère de Dieu et lui dit d'envoyer l'apôtre André le protoclyte (premier appelé) à sa place. Donc, elle bénit André pour entreprendre cette grande tâche et lui remit une icône d'elle-même "Non-faite-de-main-d'homme."
      Saint André et saint Simon le Cananéen prêchèrent l'Evangile d'abord dans la région du sud-ouest de la Géorgie en Atchara, puis le long de la mer Noire, en direction nord, le long de la côte. Saint Simon resta dans le nord-ouest, en Abkhazeti, et y reposa en Christ (il est enterré à Anakopia). Les apôtres Matthias et Barthélemy visitèrent la région de Kartli à un autre moment. Les reliques de saint Matthias sont enterrées dans le village de Gonio en Atchara.
      Au début du 4ème siècle, avant que le christianisme ne soit déclaré religion d'Etat en Kartli, royaume est de la Géorgie, une hiérarchie de l'Église existait déjà dans l'ouest de la Géorgie, en Bichvinta. L'évêque de Bichvinta participa au premier concile œcuménique.
      Après que le christianisme ait été déclaré religion officielle de l'Empire romain au début du 4ème siècle, sainte Nino arriva en Géorgie pour prêcher la parole de Dieu pendant le règne du roi Mirian et de la reine Nanade Egaux-aux-Apôtres. Puis, à la demande du roi Mirian, saint Constantin le Grand envoya un certain évêque Jean (que le premier Concile œcuménique de Nicée intronisa en tant que Patriarche d'Antioche en 325), ainsi que deux prêtres et un diacre, pour baptiser le peuple géorgien. Cet événement marqua la fondation de l'Eglise géorgienne et l'union des fidèles géorgiens au saint siège d'Antioche.
      En l'an 472, sous le règne de saint roi Vakhtang Gorgasali, un certain évêque Pierre (Petre) fut intronisé comme premier Catholicos de Kartli, et un prêtre Samuel (Samoel) fut élevé au rang d'archevêque. Le roi Vakhtang établit douze diocèses pendant son règne.
      Il est écrit que "à partir de ce moment le Catholicos gouverna Kartli." Depuis l'époque du roi Vakhtang Gorgasali, par conséquent, l'Eglise géorgienne avait sa propre hiérarchie pour gérer les affaires internes, les ordinations, et l'installation des évêques. L'Église était devenue auto-suffisante.
      A l'époque de l'empereur Constantin V "Copronyme" (743-775) et du Patriarche d'Antioche Théophylacte, un groupe de prêtres géorgiens se rendirent à Antioche pour informer le Patriarche au sujet de plusieurs problèmes urgents auxquels l'Église géorgienne devait faire face. Au cours de cette visite, le Concile local d'Antioche accorda l'autorisation à l'Eglise géorgienne de consacrer ses propres catholicos, et en retour, il fut demandé à l'Eglise géorgienne de payer mille drachmes et d'importer son saint chrême d'Antioche. En outre, l'Eglise géorgienne fut invitée à commémorer le Patriarche d'Antioche en première pendant les offices divins.
      Plus tard, sous la direction du saint hiérarque Ephrem (Eprem) d'Atsquri, l'Eglise géorgienne apostolique reçut la permission de bénir son propre saint chrême : "Par un décret d'Ephrem serviteur du Christ, Kartli commença à bénir son propre saint chrême", écrit saint Georges (Giorgi) Merchule dans la Vie de Saint Grigol de Khandzta. (A notre époque, l'archevêque Anania Japaridze, historien de l'Eglise géorgienne, a fait des recherches à ce sujet et a conclu que le 4ème siècle de l'Eglise géorgienne préparait déjà et bénissait le saint chrême à Mtskheta). A partir de ce moment-là, les Géorgiens n'ont importé d'Antioche que les parfums pour le saint chrême.
      Tout au long des siècles l'Eglise géorgienne éduqua, éleva et nourrit son peuple, malgré les menaces constantes de la part du monde musulman. A partir du 6ème siècle, quand saint Jean (Ioane) et ses douze disciples arrivèrent en provenance de Syrie, les terres géorgiennes émergèrent comme un bastion du monachisme orthodoxe.
      Puis, au 11ème siècle, l'église d'Antioche propre Eglise-sœur de Géorgie commença à agir sévèrement dans les questions relatives à l'Eglise géorgienne et les saints pères furent mis au défi de défendre l'autocéphalie et l'honneur apostolique de leur église. Après un affrontement près de la Montagne Noire entre les moines de l'Eglise d'Antioche et ceux de Géorgie, l'un des moines de la laure de Saint-Siméon le Jeune calomnia les moines géorgiens vivant là devant le Patriarche d'Antioche Théodose III. "Nous n'avons aucune preuve de ce qu'ils croient," avoua-t-il.
      En réponse, saint Georges (Giorgi) de la Sainte Montagne affirma les racines apostoliques de l'Eglise géorgienne et souligna que l'Eglise géorgienne était restée inébranlable dans la foi depuis sa conversion, tandis qu'Antioche avait failli. "Nous croyons en un seul Dieu, nous ne L'avons jamais renié, et nous ne nous sommes jamais détournés de lui pour aller à l'hérésie. En outre, " affirma-t-il avec une certaine mesure d'esprit", il est préférable que le cadet obéisse à l'aîné, et puisque Pierre était plus jeune que son frère André, il est plus approprié pour votre église de suivre l'exemple de la nôtre. "(L'Eglise d'Antioche  fut fondée par l'apôtre Pierre.)
      L'indépendance de l'Eglise géorgienne est clairement énoncé au huitième alinéa du traité Giorgievsk (le document qui amena officiellement la Géorgie sous "protection" russe) de 1783. Mais en 1801, le Tzar Alexandre Ier de Russie signa un manifeste selon lequel la Géorgie perdait son indépendance et était jointe à la Russie sous la forme de deux provinces. Les fonctionnaires étrangers envoyés pour statuer en Géorgie commencèrent à interférer considérablement dans les affaires de l'Eglise, et il devint vite évident que le gouvernement russe avait l'intention d'abolir l'autocéphalie de l'Eglise géorgienne et de la subordonner au Synode russe.
      Le 10 Juin 1811, le Tzar Alexandre convoqua Anton II, Patriarche de toute la Géorgie, à sa cour et à partir de là l'envoya en exil. Pendant une dizaine d'années, la Géorgie n'avait ni roi ni chef spirituel, et les gens commencèrent à perdre leur conscience de l'indépendance politique et spirituelle.
      Il s'ensuivit une période de grande difficulté dans la vie de l'Eglise géorgienne. L'Eglise fut subordonnée au Synode russe par un exarque, ou son représentant du synode. De 1811 à 1817, le noble géorgien Varlaam servit comme exarque, mais après son terme, tous les exarques suivants étaient russes par filiation. L'ignorance des exarques étrangers de la langue géorgienne, des traditions, des saints locaux, et des fêtes donnèrent lieu à de nombreux conflits entre le clergé étranger et les croyants orthodoxes géorgiens. Les plus méprisables exarques volèrent de très belles pièces de bijoux et de chefs-d'œuvre artistiques d'émaux géorgiens et les envoyèrent en Russie. De nombreuses cathédrales furent laissées tomber en ruine, et le nombre de diocèses en Géorgie chuta de façon spectaculaire de vingt-quatre à cinq. Les offices divins en langue géorgienne et les chants polyphoniques anciens furent remplacés par des services en slavon et par la musique de l'Église post-pétrinienne russe.
      La domination russe de l'Eglise suscita une chagrin et une indignation considérable dans le peuple géorgien, et la preuve des activités anti-géorgiennes des exarques exacerbèrent son mécontentement. Malgré les sages remontrances de nombreux startsy russes à respecter l'apanage affecté par le sort à la Mère de Dieu et la conversion convertis par les saints apôtres eux-mêmes, des crimes effroyables continuèrent d'être commis contre l'Eglise et la nation géorgiennes. Des fresques dans les églises furent blanchies à la chaux, et l'icône de la Génitrice de Dieu Khakhouli avec d'autres icônes et objets ornés de précieux or et argent furent volés.
      Au début du 20e siècle, les dirigeants du mouvement nationaliste géorgien et le clergé local commencèrent à lutter pour la restauration de l'autocéphalie de l'Eglise géorgienne. Sous la direction du saint Elie (Ilia) le Juste, une délégation de nobles géorgiens affronta le représentant du tzar, le vice-roi du Caucase, Ilarion Vorontsov-Dashkov. Ils demandèrent qu'il commence à prendre des mesures pour rétablir l'autocéphalie de l'Église orthodoxe géorgienne. Le gouvernement russe convoqua une réunion pour discuter de la question, mais la majorité des personnes présentes s'opposa à une Eglise autocéphale géorgienne, et la demande des ambassadeurs géorgiens fut refusée.



Premier Concile après la restauration de l'autocéphalie en 1917, pendant le quel saint Kirion fut élu Patriarche-Catholicos de toute le Géorgie.

      Mais le 12 Mars 1917, le clergé géorgien réussit finalement à restaurer l'autocéphalie de l'Église. Par la grâce de Dieu, toutes les églises orthodoxes géorgiennes étaient en faveur de l'autocéphalie. Dans la même année, ils intronisèrent Kirion II, chef de file du mouvement pour l'autocéphalie, en tant que Catholicos-Patriarche de toute la Géorgie. Saint Kirion fut plus tard martyrisé au monastère de Martqopi.
      Conformément à la volonté de Dieu et par les vaillants efforts d' Elie (Ilia) II, Catholicos-Patriarche actuel de toute la Géorgie, le patriarche œcuménique de Constantinople reconnut officiellement l'autocéphalie de l'Église orthodoxe géorgienne en 1990. Le 4 Mars de la même année, à la fête du Triomphe de l'Orthodoxie, sa Sainteté Dimitrios, Patriarche de Constantinople donna au Catholicos-Patriarche Elie II une déclaration officielle d'autocéphalie de l'Église orthodoxe géorgienne. Le document proclama également Catholicos-Patriarche Elie II Pasteur en chef de l'Eglise géorgienne.
      Cet événement fut une grande joie et une grande victoire. C'était la reconnaissance finale et triomphale de l'indépendance de l'Église orthodoxe géorgienne.

Ô Seigneur sauve Ton peuple et bénis Ton héritage; accorde à Ton peuple la victoire sur tous ses ennemis, et préserve Ton Royaume par le pouvoir de Ta Croix!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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lundi 23 mars 2020

Saint hiérarque Jean ( Ioane) de Khakhouli, aussi appelé Chrysostome



Fête le 10/23 mars

Dans la seconde moitié du 10ème siècle, le roi David (Davit) Kouropalates fonda le monastère de Khakhouli dans la région historique de Tao, à la gorge de la rivière Khakhouli, où elle rejoint la rivière Tortoumi.

Autrefois célèbre pour sa sainteté et son activité universitaire, aujourd'hui le monastère de Khakhouli est une possession turque et est devenu un site touristique. Néanmoins, la nation géorgienne continue d'être illuminée par la grâce et l'éclat des fidèles géorgiens qui y ont œuvré.

Contemporain du roi Bagrat III (975-1014), saint Jean de Khakhouli était un théologien très instruit, un traducteur et un calligraphe. Il fut appelé "Chrysostome", car il fit, comme l'archevêque bien-aimé de Constantinople, ses sermons avec une éloquence extraordinaire.

Certaines sources affirment que saint Jean a été consacré évêque de Bolnisi et plus tard transféré au diocèse de Khakhouli. Il est généralement admis, cependant, qu'il a quitté Khakhouli autour de l'année 1019 et s'est rendu au Mont Athos avec Arsène de Ninotsminda et Jean Grdzelisdzé.

Un manuscrit géorgien, cependant, suggère que saint Jean n'était pas évêque à l'époque, ce qui a déconcerté les historiens de l'Église jusques à ce jour.

Dans ce manuscrit, il est écrit: "Priez pour le bienheureux moine Jean Grdzelisdzé et pour son fils spirituel Jean Chrysostome, qui a travaillé pour écrire ce livre saint."

Tout en œuvrant sur ​​le Mont Athos, saint Jean a fidèlement assisté saint Euthyme de la Sainte Montagne, et ces frères spirituels devenus des amis proches.

Les innombrables bonnes œuvres qu'il a effectuées sur le trône d'évêque, le titre de "Chrysostome", et les nombreux écrits importants qui lui sont attribués, témoignent de la piété, de la sagesse et du patriotisme de saint Jean de Khakhouli. Il est écrit dans La Vie de Georges de la Sainte Montagne que saint Jean a reposé en Christ sur ​​le Mont Athos.

Par tes oeuvres, tes travaux, tes prières et le jeûne,  tu as trouvé le repos dans le royaume céleste et majestueux, ô saint Père Jean. Nous te supplions d'intercéder auprès du Christ notre Dieu, pour qu'Il ait pitié de nos âmes!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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mardi 17 mars 2020

SAINT JEAN (CHRYSOSTOME) LE CATHOLICOS (†1001)


Mémoire le 4/17 mars

Saint Jean (Chrysostome) Le Catholicos (†1001). Le saint Catholicos Jean IV (Chrysostome) dirigea l'église apostolique de Georgie de 980 à 1001.

"L'Histoire des miracles de saint Shio" du Catholicos Basile III, décrit comment les parents sans enfants de saint Jean prièrent longtemps saint Shio de Mgvime. Après la naissance de Jean, ses pieux parents l'envoyèrent pour être éduqué au monastère de Shio-Mgvime. Là, il acquit la sainteté et la sagesse grâce auxquelles il serait surnommé plus tard Chrysostome, ce qui en grec signifie "Bouche d'Or". C'est par ce nom qu'il a été connu à travers toute l'histoire de l'Eglise géorgienne. 
Tu fus révélé en vérité à ton troupeau comme une règle de foi, une image de douceur, et un maître de tempérance. C'est pourquoi tu atteignis la plus grande humilité et les plus grandes richesses par ta pauvreté. Ô saint Père et hiérarque Jean, intercède auprès du Christ Dieu, afin que nos âmes soient sauvées.

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
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samedi 7 mars 2020

Les saints neuf enfants de Kola (VIe siècle)


Fête le 22 février/ 7 mars


Il y a plusieurs siècles, le village de Kola était situé à la source de la rivière Mtkvari [en Géorgie]. Là, chrétiens et païens demeuraient ensemble en voisins. Les enfants chrétiens et païens jouaient ensemble, mais quand les enfants chrétiens entendaient sonner les cloches des églises, ils reconnaissaient l'appel à la prière et abandonnaient leurs jeux. Neuf enfants païens [tous âgés de 7 à 11 ans selon une autre source]-Gouram, Adarnerse, Baqar, Vaché, Bardzim, Datchi, Jouancher, Ramaz et Parsman-suivaient les enfants chrétiens à l'église.

Mais les chrétiens toujours les arrêtaient près des portes de l'église et les réprimandaient, disant: "Vous êtes des enfants de païens. Vous ne pouvez pas entrer dans la maison sacrée de Dieu. " Ils s'en allaient désolés et abattus.

Un jour, les neuf enfants païens tentèrent d'entrer dans l'église par la force, mais ils furent chassés et grondéa. "Si vous voulez entrer dans l'église, vous devez croire en notre Seigneur Jésus-Christ et être baptisés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit", leur dit-on. "Vous devez recevoir la Sainte Communion et rejoindre la communauté des croyants."

Avec grande joie les jeunes gens promirent aux chrétiens qu'ils recevraient le Saint Baptême. Quand les chrétiens de Kola racontèrent à leur prêtre les bonnes nouvelles du désir des garçons païens", il se souvint des paroles de l'Évangile: Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi. Et celui qui prend pas sa croix, et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. (Matthieu 10:37-38).

Il n'avait pas peur de la colère qui résulterait de la communauté païenne, mais plutôt il amena les garçons par une froide nuit d'hiver et les baptisa dans la rivière glacée. Un miracle se produisit alors que ce saint Sacrement était célébré: l'eau devint chaude et des armées angéliques apparurent aux jeunes gens. Grandement encouragés dans leur foi, les enfants décidèrent de rester dans la communauté chrétienne plutôt que de retourner vers leurs parents.

Quand les parents apprirent qu'ils avaient été baptisés dans la foi chrétienne, ils entraînèrent leurs enfants loin de l'église, les maltraitèrent et les battirent jusques à la maison pour les soumettre. Les enfants héroïques subirent des abus et, bien qu'ils eurent faim et soif pendant sept jours, ils répétèrent encore et encore: "Nous sommes chrétiens et nous ne sera mangerons ou boirons quoi que ce soit qui ait été préparé pour les idoles!"

Ni flatterie douce, ni vêtements coûteux, ni promesses de bonnes choses à venir purent tenter les jeunes gens qui craignaient Dieu. Au contraire, ils affirmèrent: "Nous sommes chrétiens et ne voulons rien de vous, si ce n'est de nous laisser tranquilles et de nous permettre de rejoindre la communauté chrétienne!"

Les parents furieux allèrent rapporter au prince tout ce qui s'était passé. Mais le prince ne fut d'aucun secours: il leur dit simplement: " Ce sont vos enfants, faites avec eux ce que vous souhaitez." Les païens obstinés demandèrent la permission au prince de lapider les enfants. Alors, une grande fosse fut creusée là où les jeunes gens avaient été baptisés, et les enfants furent jetés à l'intérieur.

"Nous sommes chrétiens, et nous mourrons pour Lui en qui nous avons été baptisés", proclamèrent les saints martyrs, les neuf enfants de Kola, avant d'offrir leurs âmes à Dieu.

Leurs parents impies prirent des pierres, et puis d'autres se joignirent à eux, jusqu'à ce que la fosse entière ait été remplie. Ils battirent à mort le prêtre, le volèrent, et divisèrent le butin entre eux.

Le combat du martyre des neuf enfants justes de Kola eut lieu au 6e siècle, dans la région historique de Tao dans le sud de la Géorgie.

Emplis d'amour pour notre Seigneur, et ayant souffert en accord avec Sa volonté, ô saint neuf enfants de Kola, priez-Le pour Ses indignes serviteurs!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
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mardi 3 mars 2020

Saint Catholicos Nicolas (Nikoloz) (+1591)


Fête le 18 février/ 3 mars

Nicolas ( Nikoloz) Batonichvili, était le fils de Levan I, roi de Kakheti (1520-1574). Il vécut pendant la terrible période de l'invasion persanne de la Géorgie ortientale. Le jeune prince choisit la voie de la vie monastique et il aida bravement son frère aîné le roi Alexandre II (1574-1605). Malgré son sang royal, il préféra l'habit de moine et le doux et léger joug du Christ, au charme et à l'opulence de son héritage.
Selon la volonté de Dieu, Nicolas fut intronisé Catholicos de toute la Géorgie. La chronique géorgienne La Vie de Kartli ( Kartliy Tskhovreba) relate la date de son intronisation au samedi 28 février 1584.
Armé du plus haut rang hiérarchique, du sang royal et d'intégrité personnelle, le Catholicos Nicolas fut un dirigeant exemplaire pour la nation géorgienne. Il lutta pour planter les graines e l'amour chrétien entre pays de même foi. Il correspondit avec le Patriarche Job de Russie (1586-1590) et lui envoya même un cheval! Il fit aussi don d'un manuscrit enluminé relié en cuir des Evangiles, copiés en 1049 à l'église de la Génitrice de Dieu de Métékhi.
Dans son livre Pèlerinage, l'archevêaue Thimothée (Timote Gabachvili) rapporte qu'il y a une icône du saint Catholicos Nicolas, sur le mur du réfectoire du monastère d'Iviron, au Mont Athos. L'archevêque Thimotée décrit également un autre réfectoire construit par Achotan Mukhran-Batoni, et remarque, "Là, je crois, reposa en Christ le Catholicos Nicolas Batonichvili."

Tu fus nommé grand prêtre par Dieu le Père, ô saint Nicolas. Prie pour qu'Il illumine également notre intellect avec sagesse.

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
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dimanche 1 mars 2020

Saint Hiéromartyr Tevdore (Théodore) d'Atchara



Fête le 17 février/ 2 mars

Le saint hiéromartyr Théodore (Tevdore) d'Atchara [Fêté le 17 février/ 1er mars] appartient à la glorieuse multitude des fidèles atchariens qui furent martyrisés par les ottomans. Saint Tthédore naquit à la fin du XVIIIè siècle. En ces temps-là, les envahisseurs ottomans avaient presque réussi l'islamisation forcée de la région. Ils avaient déjà annihilé ceux qui résistaient à la conversion et ils commençaient à évincer ceux qui, en dépit de leur apparente conversion à l'islam, continuaient à susciter la suspicion. Certains avaient abandonné la région où ils étaient nés, pour s'enfuir dans des contrées étrangères. Saint Théodore naquit dans une famille qui avait été contrainte à l'exil. Depuis son enfance, ils avait observé ses compatriotes qui avaient été convertis de force à l'islam, et qui maintenaient secrètement leur vie chrétienne. On ne sait exactement comment la famille du saint s'installa à Trébizonde. On sait cependant que saint Théodore réussit à se libérer de l'islam, à retrouver le christianisme et à trouver refuge dans le monastère géorgien de Smyrne (à présent nommé Izmir ). Là, il fut tonsuré moine et plus tard élevé au rang de Prohigoumène. 
On sait aussi que saint Théodore convertit alors son neveu au christianisme. En 1822, saint Théodore partit en pèlerinage au Mont Athos. Mais à ce moment-là, les ottomans tentaient d'écraser le mouvement indépendantiste grec et la sainte montagne de l'Athos était encerclée par les soldats ottomans. Ils capturèrent le fidèle pèlerin et le tuèrent. Puis ils jetèrent le corps du saint martyr dans la mer. Le Saint Synode de l'Eglise Orthodoxe Apostolique Géorgienne, a glorifié le saint martyr Théodore le 17 octobre 2002. 

 Ô saint hiéromartyr Théodore 
Dont le sang fut versé pour le Christ 
Illumine nos esprits 
Et prie Dieu 
D'avoir pitié de nos âmes. 

 in Archpriest Zakaria Machitadze, 
 Lives of the Georgian Saints 
St. Herman of Alaska Brotherhood,
 2006 
Version française Claude Lopez-Ginisty