Biographies des héros spirituels de la terre de Géorgie, moniales, moines, ascètes, martyrs, clercs ou laïcs qui ont fait briller sur elle la Lumière du Christ!

vendredi 7 février 2020

SAINT GABRIEL (KIKODZE), évêque d'Imeret





Mémoire le 25 janvier/7 février


      Vladyka Gabriel (Kikodzé) naquit le 15 novembre 1825, dans le village de Bachvi, dans le district occidental géorgien d'Ozourgeti en Gouria. Son père était le prêtre Maxime Kikodzé.
      De 1840 à 1845 Gabriel (Gérasime dans le monde) étudia à Tbilissi et dans les séminaires théologiques de Pskov et Saint-Pétersbourg. En 1849, il fut diplômé de l'Académie théologique de Saint-Pétersbourg avec une maîtrise, et dans la même année, il se maria et retourna en Géorgie. À son retour, il fut nommé doyen du Séminaire de Tbilissi. En 1854, saint Gabriel fut ordonné diacre, puis prêtre.
      En 1856, un terrible chagrin s'est abattu sur saint Gabriel: sa femme et ses cinq enfants sont morts lors d'une épidémie qui a ravagé la capitale. Après cette tragédie saint Gabriel a reçu la bénédiction de l'exarque Isidore d'être tonsuré moine au monastère de Davit-Gareji, et en 1858, il a été intronisé comme higoumène de ce monastère. Dans la même année, il fut consacré évêque de Gori, puis le 2 Juillet 1860, il fut transféré à la région d'Imereti. Il dirigea le troupeau de ce diocèse jusques à la fin de sa vie. En 1869, le diocèse d'Abkhazeti fut également  sous sa direction. Saint Gabriel s'efforça sans relâche de renforcer la foi de son troupeau et, à cette fin, il voyagea constamment à travers les villages, prêchant et aidant ceux dans le besoin. En fin de compte ce fut son propre caractère et exemple qui s'avéra avoir l'influence la plus puissante sur ses enfants spirituels.
      Il n'existait pas de différenciation entre les pétitionnaires aux yeux de l'évêque Gabriel: jeune ou vieux, prince ou mendiant,  parent, connaissance ou étranger, tous étaient égaux pour lui, et méritaient son aide, son soutien et sa protection. Il ne tolérait pas le désordre ou l'immoralité.
      La simplicité de son caractère était évident, même dans ses vêtements, sa demeure, et la nourriture qu'il mangeait. Il n'était pas rare pour les visiteurs, de voir le staretz vêtu d'une robe de moine minable, et de le prendre pour un serviteur. L'évêque Gabriel était un donneur d'aumône miséricordieux et il distribuait généreux de l'aide aux veuves et aux orphelins de sa communauté.
      Il sympathisait profondément avec les luttes des gens simples et cherchait à établir un système d'éducation primaire universel. Il offrit son aide à de nombreux jeunes en leur fournissant des abris et souvent par le financement de leurs études. Il était l'hôte de dîners organisés pour les jeunes, ce qui entraînait de longues discussions pour leur inculquer des pensées vertueuses et cultiver un amour de l'humilité dans leurs jeunes âmes. L'évêques Gabriel a vécu par l'axiome: "Rien ne m'appartient, tout appartient à Dieu."
      Nous savons par le journal intime de l'évêque Gabriel le nombre de mendiants qu'il a enterré, ceux qui étaient nus qu'il a vêtu, les personnes pour qui il a ouvert la voie à la survie, les étudiants pour qui il a créé une chance d'étudier, et les malades pour qui il a acheté les médicaments. Souvent, en hiver, saint Gabriel envoyait anonymement du bois et de l'argent aux familles qui souffraient de la faim et du froid.
      Malgré tout cela, l'évêque Gabriel recevait des lettres l'accusant d'injustice, d'immoralité, d'ambition et de vente de biens de l'Église sans autorisation.
  Les forts sentiments nationalistes de l'évêque Gabriel (en particulier ceux qui avaient trait à la langue géorgienne) ont souvent causé des conflits avec l'exarque de la Russie Eusèbe (Evsevi). Pour cette raison, l'évêque Gabriel s'est mêlé de la politique des relations russo-géorgiennes et il a eu droit à une forte suspicion par les fonctionnaires de l'Etat russe en Géorgie. L'évêque Gabriel a commencé à être considéré comme "peu fiable" par son propre gouvernement, et par les fonctionnaires espions affectés à surveiller chacune de ses actions.
      En 1885 le secrétaire Mgr Gabriel, le publiciste Eusthate (Evstati) Mtchédlidzé (Boslévéli), fut tué. L'évêque lui-même commença à recevoir des lettres de menaces, et il décida de quitter la Géorgie. "Ma faiblesse spirituelle était telle que je suis devenu effrayé," écrivit-il dans ses mémoires. "Ce n'était pas seulement pour moi-même que j'avais peur, en voyant comment j'avais déjà vieilli et combien j'avais peu de temps à rester dans le monde.
      Au contraire, si on m'avait tué, un grand déshonneur serait tombé sur la nation qui s'était dévouée avec tant de fidélité à son berger. "
Mais Vladyka Gabriel ne quitta jamais la Géorgie. Dans ses dernières années, il commença à souffrir de sévère tourment intérieur, et il eut souvent des visions terribles; l'Ennemi de l'humanité lança une campagne finale pour vaincre spirituellement le staretz déjà affaibli physiquement. Vladyka Gabriel répétait sans cesse la prière: "Dieu, aie pitié de moi, pécheur."
      Poussant son dernier soupir, il pria: "Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans Ton Royaume!"
    L'évêque Gabriel reposa en Christ à Kutaisi le 26 décembre 1896. L'hiver fut particulièrement rigoureux dans l'ouest de la Géorgie cette année. Les routes étaient couvertes de neige, et il était impossible de transférer ses saintes reliques de Kutaisi à proximité de Gelati. Les gens attendaient un temps plus agréable, et jusques au temps où il arriva, les reliques de l'évêque Gabriel restèrent à la cathédrale de la ville de Kutaisi (cette cathédrale fut détruite pendant la période communiste).
      Pendant 46 jours toute la Géorgie pleura le trépas de l'évêque Gabriel, et pendant ce temps son corps ne présenta aucun signe de décomposition. Conformément à sa volonté, les objets personnels du hiérarque furent distribués aux veuves, aux orphelins et aux pauvres. Son discours d'adieu, dans laquelle il remis les péchés de tout son troupeau et demanda le pardon de ses propres péchés, fut publié comme un dernier hommage durable à sa grande foi.

Tu as supporté les tribulations du monde pour gagner la paix du Christ. Par tes paroles, tu as illuminé la nation géorgienne, et as apporté de multiples trésors à son peuple. ò saint hiérarque Gabriel, prie le Christ d'avoir pitié de nos âmes!



Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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St. Gabriel, bishop of Imereti

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