Biographies des héros spirituels de la terre de Géorgie, moniales, moines, ascètes, martyrs, clercs ou laïcs qui ont fait briller sur elle la Lumière du Christ!

jeudi 14 octobre 2021

LA FÊTE DE LA ROBE DE NOTRE SEIGNEUR, LE PILIER MYRRHOBLYTE ET VIVIVIFIANT, LE ROI ET LA REINE EGAUX-AUX-APÔTRES MIRIAN ET NANA ET LES SAINTS SIDONIE ET ABIATAR (4ème siècle)


Elioz de Mtskheta acquiert la Robe du Seigneur
Fête le 1/14 octobre


Pendant le règne du roi Aderki de Kartli, la diaspora juive à Mtskheta apprit qu'un enfant merveilleux était né à Jérusalem. Puis, trente ans plus tard, un homme est venu à Jérusalem pour délivrer ce message: "Le jeune a grandi. Il S'appelle Lui-même le Fils de Dieu et nous prêche la Nouvelle Alliance. Nous avons envoyé des émissaires à chaque diaspora juive pour exhorter les savants de la religion à venir à Jérusalem et à juger des mesures qui devraient être prises en ce qui concerne cette affaire. "

En réponse à la demande de l'envoyé et à la recommandation du Sanhédrin juif, Elie (Elioz) de Mtskheta et Longin (Longinoz) de Karsani furent choisis pour aller à Jérusalem. Elie de Mtskheta était né dans une famille pieuse, et sa mère l'avait préparé pour le voyage, elle le supplia en pleurant de ne pas prendre part à l'effusion du sang du Messie.

Quand les soldats romains clouaient notre Sauveur sur la Croix au Golgotha, la mère d'Elie entendit miraculeusement chaque coup de marteau. Elle cria de peur, "Adieu majesté des Juifs! Dans la mesure où vous avez tué votre Sauveur et Rédempteur, désormais vous êtes devenus vos propres ennemis! "Avec cela, elle rendit le dernier soupir.

Après que les soldats eussent tiré au sort la robe de Notre-Seigneur, il fut acquise par Elie et Longin, et avec grand honneur ils l'ont amené avec eux à Mtskheta. À leur arrivée, Elie rencontré sa sœur, Sidonie qui reçut de lui la robe sacrée. Avec beaucoup de chagrin, elle écouta le récit de la crucifixion du Sauveur, elle saisit la robe et la pressa sur sa poitrine, et elle rendit immédiatement  l'esprit.

De nombreux miracles furent accomplis par la robe, et cette nouvelle se répandit comme un éclair à travers Mtskheta. Le roi Aderki avait un grand désir de posséder la robe, mais, effrayé par les miracles, il ne tenta pas de la libérer de l'étreinte de Sidonie. Elie fut obligé d'enterrer sa sœur et la précieuse robe ensemble. Un cyprès grandit sur la tombe de Sidonie. Quand les disciples de Christ après la Pentecôte tirèrent au sort, l'apanage de l'évangélisation de la Géorgie incomba à la Très Sainte Génitrice de Dieu. Mais le Christ révéla à Sa mère que ce n'était pas Sa volonté qu'elle y prêche.

"Tu as été chargée de protéger la nation géorgienne," dit-il, "mais le rôle de l'évangélisation de cette terre appartient à Mon disciple André le Protoclyte (le Premier Appelé). Envoie-le avec une image de ton visage "non-fait-de-main.d'homme" pour protéger le peuple géorgien jusques à la fin des siècles! "


Cathédrale de Svetitskhoveli, 
construite au-dessus de la robe du Seigneur

Selon la volonté de Dieu et la bénédiction de la Mère de Dieu, saint André le Protoclyte partit pour la Géorgie pour prêcher la foi chrétienne. Il entra dans la Géorgie du sud-ouest, dans la région d'Atchara, et ensuite prêcha dans toutes les régions du pays. Il instaura une hiérarchie dans l'Eglise géorgienne et il retourna ensuite à Jérusalem pour Pâques. Quand il se rendit en Géorgie pour la deuxième fois, l'apôtre André fut accompagné par l'apôtre Matthias et Simon le Cananéen.

Les années passèrent et, sous la menace des Perses adorateurs du feu et des autres communautés païennes, la mémoire du Christ disparut de l'esprit du peuple géorgien.

Puis, au début du 4ème siècle, selon la volonté de Dieu et la bénédiction de la Très Sainte Génitrice de Dieu, la vierge sainte Nina arriva à Kartli pour prêcher la foi chrétienne. Elle s'installa dans la périphérie de Mtskheta, dans les ronces du jardin du roi. Sainte Nina s'enquit de la localisation de la robe de notre Seigneur, mais personne ne pouvait se rappeler où elle avait été préservée. Dans sa quête de la robe précieuse, elle fit connaissance avec les descendants d'Elie, du prêtre juif Abiatar et de sa fille, Sidonie. Sainte Nina les convertit au christianisme.

Sainte Nino fut béni par Dieu par le don de guérison. Elle guérissait les affligés par le nom de notre Sauveur crucifié et par la grâce de la croix formée à partir des vignes de la Mère de Dieu et liée avec des mèches de cheveux de sainte Nina. [1]

A cette époque, le roi Mirian régnait sur Kartli. Suivant les traces de ses ancêtres, il adorait l'idole Armazi, mais dans la profondeur de son cœur, il était attiré par la foi que la sainte vierge Nina prêchait. L'épouse de Mirian, la reine Nana, était la fille d'un célèbre chef militaire du Pont. Ainsi, le roi avait reçu une certaine connaissance de la foi des Grecs.

Un jour la reine Nana tomba profondément malade, et par les prières de sainte Nina la mort lui fut épargné. Après cette guérison miraculeuse, le roi Mirian fut intrigué par la foi que sainte Nina prêchait, et il commença à poser des questions à Abiatar nouvellement illuminé par les Saintes Ecritures.

Un jour, alors qu'il chassait sur le mont Tkhoti près de Mtskheta, le roi Mirian fut soudain saisi par un mauvais esprit, et il brûlait du désir de détruire le peuple chrétien de sa terre et par dessus tout la vierge Nina. Mais, soudain, le soleil fut éclipsé, et le roi fut entouré par les ténèbres. Mirian effrayé pria les dieux païens de le sauver de cette terreur, mais ses prières restèrent sans réponse. Alors, désespéré, il se mit à prier le Dieu-homme crucifié et un miracle se produisit: l'obscurité se dispersa et le soleil brilla comme auparavant. En levant les mains vers l'est, Mirian s'écria: "Tu es le véritable Dieu prêché par Nina, le Dieu des dieux et le Roi des rois!"

Ayant regagné la capitale, le roi Mirian se rendit aussitôt dans les ronces où sainte Nina habitait. Il la salua avec beaucoup d'honneur et passé plusieurs heures à la recherche de ses conseils. Sur sa recommandation, il envoya des messagers à l'empereur Constantin à Byzance, lui demandant d'envoyer des prêtres pour baptiser les gens de Kartli et des architectes pour construire des églises.

Ceci se passa le 24 Juin de l'année 324, qui était un samedi. Le roi Mirian  commença à construire une église pour que les prêtres venant de Constantinople aient un endroit pour servir. Sept colonnes pour soutenir l'église furent formées à partir du bois d'un arbre de cyprès qui avait grandi dans le jardin du roi. Six des colonnes furent érigées sans problème, mais la septième jour ne put être déplacée de l'endroit où elle avait été sculptée. Sainte Nina et ses disciples prièrent toute la nuit et à l'aube, ils virent comme un jeune homme, entouré d'une lumière brillante, qui descendit des cieux et souleva la colonne. La colonne miraculeuse se mit à briller et s'arrêta au milieu de l'air, à une hauteur de douze coudées.

Le miracle du pilier vivifiant

Une odorante myrrhe commença à couler sous les fondations du saint pilier, et toute la population de Mtskheta afflua à cet endroit pour recevoir sa bénédiction. En approchant du pilier vivifiant, les malades étaient guéris, les aveugles recouvraient la vue, et les paralytiques se mettaient à marcher.

En ce temps-là, un certain évêque Jean et sa suite étaient arrivés de Constantinople. Saint Constantin le Grand envoya une croix, une icône du Sauveur, un fragment de la Croix vivifiante de notre Seigneur (de l'endroit où ses pieds se trouvait), et un clou de sa crucifixion comme cadeaux au roi Mirian Roi et à son peuple nouvellement illuminés.

Au confluent des rivières Mtkvari et Aragvi à Mtskheta, le roi et la reine, la cour royale, et tous les gens de Kartli furent baptisés dans la foi chrétienne. Après le baptême glorieux, l'évêque Jean et sa suite de Constantinople partirent vers le sud de la Géorgie, pour le village d'Erusheti. Là, ils construisirent des églises et présentèrent à la communauté chrétienne le clou de la Crucifixion de notre Seigneur. Peu de temps après, ils commencèrent à construire l'église de Manglisi et placèrent à l'intérieur le fragment de Croix vivifiante.

Le roi Mirian voulut garder quelques-uns des objets sacrés nouvellement obtenus dans la capitale, mais sainte Nina l'informa que l'un des objets les plus sacrés, la robe de notre Sauveur, se trouvait déjà à Mtskheta. Le roi fit appeler le prêtre Abiatar et s'enquit de la robe, puis une grande joie après qu'Abiatar eut confirmé les paroles de sainte Nina, que la robe du Seigneur était dans les bras de Sidonie, qui avait été enterrée sous la souche du cyprès qui servait maintenant de socle pour le pilier vivifiant.




Le baptême du roi Mirian et la reine Nana

A cette époque, un arbre luxuriant et parfumé, miraculeux poussa sur une montagne au-dessus de Mtskheta et, à la suggestion de l'évêque Jean, le prince Revi, le fils du roi Mirian, ordonna que l'arbre soit abattu et qu'une croix soit formée à partir de son bois. L'arbre fut abattu et replanté, sans ses racines, à côté d'une église qui était en construction.

Pendant 37 jours de l'arbre conserva son aspect d'origine - même ses feuilles ne se fanaient ou ne dépérissaient pas. Puis, après que 37 jours se furent écoulés, trois croix furent formées à partir de son bois.

Pendant plusieurs jours après ce miracle le peuple de Mtskheta eut une vision: au cours de la nuit, une croix de feu brillait au-dessus de l'église, entourée d'étoiles. Le matin venu, deux des étoiles s'était éloignées de la croix dans des directions opposées - l'une à l'ouest et l'autre à l'est. La croix de feu dirigée vers le nord, s'arrêta pendant un certain temps sur la colline de l'autre côté de la rivière Aragvi, puis elle disparut.

Sainte Nina conseilla au roi Mirian d'ériger l'un des trois croix à l'ouest, sur la montagne Tkhoti, et une autre à l'est, dans le village d'Oujarma. Mais il ne savait pas où la troisième croix devait être érigée, alors le roi Mirian implorait en prière le Seigneur de lui révéler l'endroit. Le Seigneur entendit sa prière et  envoya un ange pour lui montrer l'endroit: une colline rocheuse au nord de la capitale, au confluent des rivières Aragvi et Mtkvari. Aujourd'hui, cette colline est appelée Jvari (Croix en Géorgien) et sur elle se dresse la magnifique église du monastère de Jvari. Au moment où la croix fut érigée sur cette colline, toutes les idoles de Mtskheta tombèrent et se brisèrent en morceaux.

Avant sa mort, le roi Mirian bénit son héritier, le prince Bakar, et lui demanda de consacrer sa vie à la Sainte Trinité et de lutter sans cesse contre les idolâtres. Puis il reposa paisiblement dans le Seigneur. Selon sa volonté, le saint roi Mirian égal-aux-apôtres fut enterré dans l'église supérieure à Samtavro, où se trouve aujourd'hui un couvent en l'honneur de sainte Nina. Le roi était trop modeste pour être enterré dans l'église inférieure, la cathédrale de Svetitskhoveli, dans laquelle le pilier vivifiant avait été préservé.

La reine Nana reposa en Christ deux ans plus tard et fut enterrée à côté de son mari.

Glorifiant la Très-Sainte Génitrice de Dieu et le Fils né d'elle, toutes les nations de la terre célébre la lumière du Pilier vivifiant et la Robe de notre Seigneur. Ils font couler une myrrhe sainte comme un signe d'immortalité, afin que nos âmes puissent trouver la vie éternelle!

  Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Lives of the Georgian Saints
de
l'Archiprêtre Zakaria Machitadze
in

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