Biographies des héros spirituels de la terre de Géorgie, moniales, moines, ascètes, martyrs, clercs ou laïcs qui ont fait briller sur elle la Lumière du Christ!
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vendredi 13 août 2021

Saint Arsène (Arsen), évêque de Ninotsminda († 1082)



Mémoire le  31 juillet/ 13 août

Arsène (Arsen) de Ninotsminda fut un ascète qui œuvra au 11ème siècle. L'histoire nous dit qu'il fut un traducteur, écrivain, calligraphe, et théologien brillants, et en fait l'une des plus grandes figures de l'Église de son temps.

Saint Arsène fut tonsuré moine à Jérusalem, et après quelque temps, il  retourna en Géorgie, où il fut sacré évêque de Ninotsminda. Mais le vénérable Arsène avait envie de mener une vie de solitude, de sorte qu'il approcha le roi David (Davit) Kouropalates pour avoir la permission de démissionner de l'évêché et de s'installer dans un monastère. Le roi honora la demande d'Arsène, et l'homme pieux partit pour le monastère avec Jean (Ioane) Grdzeslidzé, homme de lettres et autre grande figure de l'Eglise. Quand les nouvelles de sa décision atteignit le monastère d'Iviron sur le Mont Athos, saints Jean (Ioane) et Euthyme (Ekvtime) invitèrent les pères au Mont Athos, et l'année suivante Arsène et Jean arrivèrent à la Sainte Montagne.

Là, ils aidèrent saint Euthyme dans ses traductions des Saintes Ecritures et de nombreux livres théologiques.

Saint Arsène œuvra fructueusement au monastère d'Iviron pendant de nombreuses années et reposa paisiblement en Christ à un âge avancé. Il fut enterré sur le Mont Athos dans l'église du monastère de Saint-Siméon Stylite. Saint Georges (Giorgi) de la Sainte Montagne transféra plus tard, ses reliques danbs l'ossuaire du catholicon du monastère.

Remarquable dans la vertu et l'accomplissement des commandements du Christ, Père saint Arsène, prie Dieu pour nous!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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jeudi 12 août 2021

Saint Tsotné Dadiani le Confesseur (13ème siècle)


Mémoire le 30 juillet/ 12 Août

Saint Tsotné Dadiani, chef militaire vertueux et le prince d'Egrisi, vivait au milieu du 13ème siècle. En ce temps-là, la Géorgie languissait sous le joug de l'oppression mongole.

Après la mort de la reine Rousoudan, les Mongols commencèrent à extorquer des taxes exorbitantes des princes géorgiens, et ils établirent le service militaire obligatoire pour leurs sujets géorgiens. La situation devint insupportable, et la noblesse géorgienne planifia une rébellion massive contre les envahisseurs.

Réunis au sommet du Mont Kokhta (dans la région de Meskheti du sud de la Géorgie), les dirigeants de toute la Géorgie décidèrent de rassembler les troupes à Kartli et d'attaquer sur un front unique. Tsotné Dadiani et le gouverneur de Racha furent les premiers à rassembler leurs armées.

Mais il y avait des traîtres parmi eux, et les Mongols apprirent la conspiration. Ils encerclèrent le Mont Kokhta, arrêtèrent les rebelles, sauf Tsotné Dadiani et le gouverneur de Racha, et les emmenèrent au souverain mongol à Anis-Shirakavan.

Les prisonniers nièrent toutes les accusations et affirmèrent que le but du rassemblement sur le Mont Kokhta était de recueillir le tribut que les autorités mongoles avaient exigé. Furieux de leur insurrection, les Mongols les mirent à nu, lièrent leurs mains et leurs pieds, les enduisirent de miel , les jetèrent sous le soleil brûlant, et les interrogèrent  tous les jours à propos du rassemblement sur le Mont Kokhta.

Après avoir entendu ce qui s'était passé, Tsotné Dadiani fut bouleversé et il prit sur lui la responsabilité de cette tournure tragique des événements. Escorté par deux serviteurs, il se rendit volontairement à Anis pour donner sa vie et souffrir avec ses frères. Arrivé à Anis et voyant ses parents condamnés à mort, le prince se déshabilla rapidement, s'attacha lui-même, et se coucha à côté d'eux sous le soleil brûlant.

Les Mongols incrédules informèrent leur chef au sujet de l'homme étrange qui s'était volontairement couché à côté de ceux qui avaient été condamnés.

Le souverain le convoqué et exige une explication. "Nous nous sommes réunis dans le seul but de recueillir le tribut et d'obéir à ton ordre.

Si c'était pour cela que mes compatriotes ont été punis, je désire aussi partager leur sort!" Répondit le prince courageux. L'acte chevaleresque de Tsotné fit une impression considérable sur les Mongols, et tous les prisonniers furent remis en liberté.

Tsotné Dadiani n'est pas mentionné dans les récits de la  conspiration suivante contre les Mongols, en l'an 1259. Les historiens pensent qu'il avait déjà reposé en Christ à ce moment.

Les vertus de saint Tsotné Dadiani sont connues de tous dans toute la Géorgie. Son héroïsme et son intégrité sont un exemple de foi, d'amour et de dévotion à chaque génération, et les fidèles de toutes les époques ont honoré son saint nom.

Tsotné Dadiani fut compté parmi les saints le 26 octobre 1999, selon un décret du Saint-Synode de l'Eglise orthodoxe géorgienne.

Tu as donné ta vie et confessé le commandement du Seigneur, étant rendu parfait par le Seigneur. Ô bon saint Tsotne Dadiani, prie Dieu pour nous!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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mercredi 11 août 2021

Saint martyr Eusthate (Evstati) de Mtskheta († 589)



Mémoire le 29 juillet/ 11 août

Saint Eusthate (Evstati), persan par filiation, était un adorateur du feu nommé Gvirobandak avant son baptême dans la foi chrétienne. Quand il arriva en Géorgie et s'installa à Mtskheta, il fut profondément attiré parr les mœurs et les traditions du peuple géorgien, et il décida de se convertir au christianisme.

Sa décision entraîna un grand risque, car les Perses dominaient l'Est de la Géorgie, persécutant les chrétiens et les forçant tous à adorer le feu, comme ils le faisaient. Le Catholicos Samuel (Samoel), baptisa lui-même Gvirobandak et le nomma Eusthate. Le nouveau converti épousa bientôt une femme géorgienne et fut entièrement assimilé dans la société géorgienne et la vie de l'Église.

Un jour, les Perses qui occupaient Mtskheta invitèrent Evstati à une célébration, mais il refus, en disant: "Je suis marqué du sceau du Christ et très éloigné de toutes ténèbres!"

Après la célébration, les adorateurs du feu signalèrent Eusthate à Oustam, chef de la Forteresse de Mtskheta. Le chef convoqua Eusthate et le menaça, disant: "Tu ne resteras pas chrétien sans punition. Si tu ne renonces pas volontairement à cette voie de malheur, de graves tortures t'attendent! "

Saint Eusthate lui répondit , en disant: "Pour l'amour de Christ, je suis prêt à supporter non seulement la torture, mais même la mort avec joie!" Puisqu'il n'avait pas lui-même le pouvoir de punir Eusthate, Oustam envoya l'accusé au marzban Arvand Goushnasp. Ensuite, les délateurs apparurent de nouveau devant Oustam et indiquèrent que sept autres adorateurs du feu s'étaient convertis au christianisme. Les huit d'entre eux furent liéa de chaînes et escortés à Tbilissi.

Le marzban furieux ordonna à ses serviteurs de raser la tête et la barbe des captifs, de faire des trous dans leur nez, de suspendre un poids autour de leur cou, d'entraver leur corps dans les chaînes et de les jeter en prison. Quiconque reniait le Christ devait être pardonné. Deux des victimes, Bakhdiad et Panagoushnasp, ne purent pas supporter la souffrance et renièrent le Christ.

Le marzban les libéra, tandis que les six hommes saints - Goushnaki, Eusthate, Borzo, Perozak, Zarmil et Stéphane (Stepane) restèrent en prison.

Six mois plus tard Arvand Goushnasp fut convoqué en Perse, de sorte que le Catholicos Samuel, le chef Grégoire (Grigol) de Mtskheta et le noble Arshousha profitèrent de l'occasion pour lui demander de libérer les chrétiens persans emprisonnés. Arvand Goushnasp céda à la demande des dignitaires géorgiens, mais avertit que les convertis chrétiens trouveraient bientôt la mort.

Pendant ce temps, le traître Bakhdiad tomba malade et mourut d'épilepsie, alors que Panagoushnasp vivait dans une terrible pauvreté.

.. Trois ans plus tard Vejan Bouzmir fut nommé nouveau marzban de Kartli, et les prêtres païens rapportèrent à nouveau la conversion d'Eusthate et de Stéphane. Saint Eusthate demanda à voir sa famille et lui dit: "Adieu, car je ne suis pas destiné à revenir à la maison. Je ne vais pas trahir le Christ, et pour cela, ils ne vont pas me pardonner. L'emprisonnement et la décapitation m'attendent à Tbilissi. Mes restes seront amenés ici selon la volonté de Dieu."

Eusthate et Stéphane furent escortés devant le nouveau marzban, et Eusthate déclara devant lui qu'il ne voulait pas renier le Christ. Le marzban furieux ordonna qu'il soit jeté en prison et que sa tête soit coupée la nuit et son corps jeté derrière le mur de la forteresse, pour être mis en pièces par les oiseaux. Selon les directives, les serviteurs du Marzban décapitèrent le saint et jetèrent son corps dans l'abîme derrière le mur de la forteresse.

Mais un groupe de fidèles chrétiens localisèrent le corps de saint Eusthate et l'amenèrent en secret à Mtskheta. Le Catholicos Samuel accueillit les saintes reliques quand elles arrivèrent, et avec grand honneur elles furent enterrées dans la cathédrale de Svetitskhovéli sous la table de l'autel.

À juste titre, tu acquis ton nom honorable, ô invincible martyr Eusthate. Ne cessez pas de protéger ceux qui te chantent !

mardi 10 août 2021

Vénérable Georges ( Giorgi) du Mont Athos, le Bâtisseur († 1029)


Mémoire le 28 juillet / 10 août

Le vénérable Georges (Giorgi) le Bâtisseur fut le troisième higoumène du monastère d'Iviron sur le Mont Athos. Selon certaines sources, c'était un neveu de Saint Jean (Ioane) le fondateur et premier higoumène du monastère d'Iviron.

Georges fut élevé au rang d'higoumène après que saint Euthyme (Ekvtime) quitta le monastère se rendre à Jérusalem. Sous sa direction, la principale église de la Dormition de la Très Sainte Génitrice de Dieu fut construite. Une inscription sur le mur de l'église est ainsi libellée: "J'établis ces colonnes et elles ne seront pas ébranlées dans les siècles. Moine Georges le Géorgien, le Bâtisseur. "

Pendant la plus grande partie de sa vie, l'higoumène Georges fut très respecté et même vénéré à la cour impériale de Byzance, mais il fut finalement calomnié, accusé de trahison et exilé à l'île de Monovatia, où il reposa en Christ en l'an 1029.

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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vendredi 6 août 2021

Saint Hilaire (Ilarion) de Tvali († 1041)


Mémoire le 24 juillet / 6 août)

Saint Hilaire (Ilarion) de Tvali (Toulachvili) servit comme higoumène du monastère de Khakhouli dans le sud-ouest la Géorgie au début du 11ème siècle.

Dans son ouvrage La vie de Georges de la Sainte Montagne, Georges (Giorgi) le Minime écrit que le vénérable Hilaire a été remarquable dans la vertu et célèbre pour ses sermons et ses labeurs ascétiques.

Saint Hilaire élevé le jeune Georges de la Sainte Montagne pour en faire un écrivain, un traducteur, un théologien et un patriote brillants. De lui aussi, Georges reçut la bénédiction pour entrer dans la vie monastique.

Selon la chronique de la Vie de Kartli, saint Hilaire fut un traducteur et écrivain célèbre et un éminent théologien.

Finalement, saint Hilaire alla de Khakhouli au monastère Tvali, non loin d'Antioche, où il resta pour le reste de sa vie. Selon l'historien-iconographe du 19e siècle Mikhail Sabinine, saint Hilaire reposa en Christ en l'an 1041.

Remarquable dans la vertu et célébré pour tes grands exploits spirituels, saint Hilaire, prie sans cesse pour nous le Christ notre Dieu!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
Lives of the Georgian Saints  
Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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lundi 2 août 2021

Saint Elie (Ilia) le Juste († 1907)


Mémoire le 20 juillet/ 2 août

Saint Elie (Ilia), appelé le "roi sans couronne de Géorgie", le "Père de la Nation" et " Le Juste", appartenait à la noble famille des Tchavtchavadzé. Il naquit le 27 octobre 1837, dans le village de Qvareli en Kakhétie. Il fit ses études primaires à la maison: sa mère lui enseigna la lecture et l'écriture, la prière et la loi de Dieu. Quand il eut huit ans, Elie fut envoyé étudier avec l'archidiacre Nicolas (Nikoloz) Sépatchvili de Qvareli. Les années qu'il passa là, laissèrent une empreinte indélébile sur la vie de ce saint homme.

Elie poursuivit ses études dans un pensionnat de Tbilissi, et plus tard au gymnase de la cour (lycée). Ses parents moururent à un jeune âge, les enfants orphelins furent confiés à la garde de leur tante Macrine.

En 1857, Elie s'inscrivit à l'école de droit de l'Université de Saint-Pétersbourg. Là, il lut beaucoup et lutta pour s'améliorer en tant qu'individu. Il était fasciné par l'histoire géorgienne et passait beaucoup de son temps dans les archives de Saint-Pétersbourg à la recherche de textes géorgiens anciens. Ses résultats scolaires étaient excellents, mais il n'était pas intéressé à recevoir un diplôme officiel de l'école de droit. Dans sa quatrième année, il abandonna le programme et retourna en Géorgie.

Elie était certain qu'une nation qui oublie sa propre histoire "est comme un mendiant qui ne connaît ni son passé, ni où il va." Pour cette raison, il chercha à inspirer ses compatriotes avec les gloires du passé de leur nation et la fidélité de leur ancêtres à la foi chrétienne et à la nation géorgienne.

La restauration de l'indépendance nationale et de l'autocéphalie de l'Eglise géorgienne étaient les principaux objectifs vers lesquels saint Elie s'efforçait dans chaque aspect de sa vie. Comme moyen permettant d'atteindre ces objectifs, Elie fit le travail d'un historien: Il mena une recherche intensive et exposa ceux qui falsifiaient l'histoire et déshonoraient la nation géorgienne.

Ce grand philosophe, écrivain et historien répétait souvent la déclaration "Un pays dont la langue est corrompue ne peut plus exister en tant que nation." Il se souciait profondément de la langue géorgienne et luttpour s'assurer qu'elle reste la première langue enseignée dans les écoles.

Elie inspir beaucoup d'êtres par son zèle patriotique, et il fonda la Société pour la propagation de l'alphabétisation chez les Géorgiens. Il établit un dépositaire de manuscrits et d'antiquités géorgiennes. De plus, il lança un mouvement de documentation des traditions folkloriques orales et aida à fonder la Banque agraire géorgienne.

Elie le Juste fut souvent entendu déclarer: "Nous, le peuple géorgien, avons hérité de trois dons divins de nos ancêtres: Notre patrie, notre langue et notre foi., Si nous n'arrivons pas à protéger ces dons, quel mérite aurons-nous en tant qu'hommes?"

Mais les bonnes oeuvres d'Elie étaient un affront et une menace pour ceux qui adhéraient à la nouvelle idéologie athée, ils complotèrent pour le faire mourir.

Le 30 août 1907, Elie Tchavtchavadzé et sa femme, Olga (Gouramichvili), venaient de partir de Tbilissi pour Sagouramo lorsque leur voiture s'arrêta brusquement en dehors de Mtskheta, près de la forêt Tsitsamuri. Ils étaient attendus par un groupe de militants sociaux-démocrates qui les attaqué  et tirèrent sur Elie, le tuant.

Le tribunal militaire du Caucase condamna les meurtriers d'Elie Tchavtchavadzé à mort par pendaison. Mais Olga, épouse d'Elie a demandé que le gouverneur général pardonne les assassins de son mari. Elle affirma que, si Elie avait survécu, il aurait fait la même chose, étant donné que les tueurs étaient simplement ses "frères malheureux égarés."

En effet, Elie avait pardonné l'offense de ses meurtriers depuis longtemps, dans son poème prophétique "Prière":

Notre Père Qui es aux cieux!

Avec tendresse que je me tiens devant Toi à genoux;

Je ne demande ni la richesse, ni la gloire;

Je ne vais pas rabaisser ma sainte prière avec des choses terrestres.

Je voudrais que mon âme repose dans le ciel,

Que mon cœur soit rayonnante de l'amour annoncée par Toi,

Je voudrais être en mesure de demander le pardon de mes ennemis,

Même s'ils me transpercent le coeur:

Pardonne-leur, Seigneur, car ils ne savent pas ce qu'ils font!

En 1987, le Saint Synode de l'Eglise orthodoxe géorgienne a examiné les actes d'Elie Tchavtchavadzé devant Dieu et son pays et l'ont décrété digne d'être compté parmi les saints. Il a été joyeusement canonisé comme saint Elie "Le Justes".

Fils du peuple géorgien et martyr pour ta nation, très glorieux Elie le Juste, prie le Christ Dieu d'avoir pitié de nos âmes!


Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
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Saint Herman of Alaska Brotherhood
Platina, California, USA/2006
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samedi 31 juillet 2021

Saint Hiéromartyr Côme (Kozman) († 1630)



Mémoire le 18/ 31 juillet

Au fil des siècles, le complexe monastique fondée par saint David (Davit) de Gareji devint un centre spirituel et culturel pour toute la Géorgie. Beaucoup de fidèles y affluèrent avec le désir de servir le Christ. Parmi eux se trouvait le hiéromoine Côme (Kozman), qui finit sa vie terrestre en martyr.

Peu de détails de la vie du saint martyr Côme ont été conservés. Selon le catholicos géorgien Antoine (Anton), saint Côme était un ascète savant et vertueux, bien versé dans les canons de l'Eglise orthodoxe.

Saint Côme composa d'un ensemble d'Hymnes à la Grande Reine-Martyre Ketevan mais son œuvre n'a pas été conservée. Selon l'historien du 19e siècle Platon Ioséliani, le hiéromoine Côme fut fait prisonnier et torturé à mort en l'an 1630, lorsque les Dagestanais effectuèrent un raid sur le désert de Davit-Gareji.

Tu t'es toi-même livré à beaucoup de tribulations, ô saint Père Côme, et tu es apparu comme un saint hiéromartyr devant Jésus-Christ notre Dieu. Intercède en faveur de tous ceux qui honorent ton saint nom!



Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
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mercredi 21 juillet 2021

Saint Martyr Royal Mirdat, Roi de Kartli († 410)




Mémoire le 8/ 21 juillet

Le Roi Mirdat (408-410), fils de Varaz-Bakour, fut le premier roi martyr de Géorgie. Il fut élevé par son grand-père maternel, le roi Tiridate.

Le fidèle grand-père apprit au futur roi à aimer Dieu et son peuple, et le jeune prince en pleine conscience préserva la sagesse de son grand-père tout au long de sa vie. Mirdat fut doté de la plus grande des vertus d'un noble: sagesse, discrétion, prouesses physiques, intrépidité, vaillance, et courage. Il libéra Klarjeti des Byzantins, abolit le système des tributs (par lequel la Géorgie devait payer des taxes à la Perse), et il se prépara pour la guerre contre les Perses.

Le roi de Perse rassembla une armée énorme pour punir la nation géorgienne, et le roi Mirdat marcha courageusement vers Gardabani (dans l'est de la Géorgie) avec sa plus petite armée. Mais l'altruisme et la bravoure des soldats géorgiens ne pouvait égaler la multitude de guerriers perses. Les Géorgiens subirent une défaite, et les conquérants perses capturèrent le jeune roi.

Le roi de Perse exigeque Mirdat renonce à la foi chrétienne, mais il fut fermement réprouvé. Ni intimidation, ni crainte de persécution ne purent briser la volonté du roi. Après l'avoir torturé pour son amour du Christ, les Perses le lièrent avec des chaînes, le tourmentèrent presque jusques à la mort, et le jetèrent en prison, où il rendit son âme au Seigneur.

Le martyre du roi Mirdat eut lieu au début du 5ème siècle, en l'an 410.

Ô saint martyr Mirdat, supplie le Christ Dieu de sauver nos âmes!



Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
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Platina, California, USA/2006
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Vénérables Pères Jean (Ioane) et Gabriel du Mont Athos (10ème siècle)



Mémoire le 8/ 21 juillet

Saint Jean (Ioane) naquit, fils d'un noble durant le règne du roi David (Davit) Kouropalates.

Par son amour du Christ, il quitta sa famille et le monde pour être tonsuré moine. Après avoir informé la cour royale de sa décision, saint Jean reçut une bénédiction de son père spirituel pour se rendre en Grèce, où il s'installa dans un monastère sur le Mont Olympe.

A cette époque, comme "signe d'amitié", l'empereur byzantin rendit les terres géorgiennes qu'il avait conquises au roi David Kouropalates, mais comme un "signe de dévouement", il exigeque les enfants de la noblesse soient envoyés à titre de caution. Parmi ceux envoyés à Byzance était le fils de saint Jean, Euthyme (Ekvtime). Saint Jean pria l'empereur byzantin de libérer son fils, et quand Euthyme fut finalement libéré, Jean le ramena avec lui au monastère de de saint-Athanase l'Athonte (la Grande Lavra).

A cette époque, le célèbre commandant militaire géorgien Tornike Eristavi vint rendre visite à saint Jean. Tornike fut bientôt tonsuré moine et on lui donna le nouveau nom de Jean (le saint est commémoré comme Jean (Ioane)-Tornike), et il s'installa aussi au monastère de Saint Athanase l'athonite.

Bientôt les fidèles géorgiens commencèrent à affluer vers le monastère de Saint-Athanase, et Jean se retira du monastère vers un endroit plus isolé, où il construisit une cellule et une église en l'honneur de Saint Jean le Théologien. Deux autres églises furent construites plus tard dans cette même région en l'honneur de la Très Sainte Génitrice de Dieu et de saint Jean-Baptiste. De cette manière, le célèbre monastère d'Iviron du mont. Athos fut créé, avec saint Jean comme premier higoumène.

Après le repos en Christ de son fidèle ami et assistant saint Jean-Tornike, il devint difficile pour saint Jean de continuer à œuvrer sur la Sainte Montagne. Lui et plusieurs de ses disciples eurent intention de quitter l'Athos, mais à la fin ils restèrent à l' insistance de l'empereur byzantin.

Jean tomba bientôt malade de la goutte et fut alité pendant plusieurs années. Avant sa mort, il appela son fils, Euthyme, lui confessa ses péchés, et le désigna comme higoumène du monastère d'Iviron. Il dit à son fils que saint Georges (Giorgi) (plus tard " le Constructeur ") devrait lui succéder comme higoumène, puis bénit tous les frères et "s'endormit dans les bras de son fils pour aller dans les rangs des justes".

Saint Euthyme revêtit les saintes reliques de son père charnel et spirituel de précieux habits et plus tard, sur sa tombe, il érigea une église en l'honneur des Archanges.

Saint-Gabriel était un moine du Monastère d'Iviron sur le Mont Athos. L'été, il se retirait des falaises inaccessibles, et en hiver, il revenait au monastère et observait une règle stricte de silence. Vêtue d'une soutane grossière et ne mangeant que des racines et des herbes, saint Gabriel était véritablement un "homme céleste et un ange terrestre."

Un jour, au crépuscule, les moines du monastère virent une colonne de lumière qui brillait avant sur la mer. La vision dura plusieurs jours, et enfin les moines de tous les monastères de la Montagne Sainte se rassemblèrent et descendirent ensemble à la mer.

Ils virent une icône de la Mère de Dieu qui resplendissait et flottait debout à la surface de l'eau. Les pères mirent un bateau à l'eau, dans l'espoir de ramener l'icône avec eux jusques à la rive, mais à chaque fois que leur bateau approchait de l'icône , elle dérivait plus au large.

Enfin, les moines frustrés offrirent des prières et des supplications à Dieu afin de discerner Sa volonté, et la Très Sainte Génitrice de Dieu apparut dans une révélation divine et leur dit que seul le moine Gabriel était digne de rapporter de la mer l'icône à son image. En même temps, elle apparut à Gabriel craignant Dieu et lui dit: "Entre dans la mer et marche sur les vagues avec foi, et j'enverrai mon amour et ma miséricorde sur tous les moines de ce monastère."

Les startsy du Mont Athos situèrent la demeure rocheuse de l'ermite Gabriel non loin du monastère d'Iviron. Ils l'amenèrent avec eux et Gabriel alla sur la mer au son des hymnes et de l'encensement. Gabriel alla sur l'eau et, en marchant sur les flots comme sur la terre ferme, il s'approcha de l'icône. Dans le même temps, l'image sainte vint près de lui. Serrant la sainte icône sur sa poitrine, Gabriel repassa sur les vagues et apporta l'icône en toute sécurité sur le rivage. (L'histoire de l'Icône miraculeuse de la Mère de Dieu d'Iviron est relatée en détail dans les commémorations du 12 Février.) Saint Gabriel reposa paisiblement en Christ sur le Mont Athos.

Par vos actes, vous resplendissez parmi les hommes et vous remplis la terre de joie divine, ô Pères Jean et Gabriel. Intercédez auprès du Christ Dieu pour qu'Il ait pitié de nos âmes!

Version française de Claude Lopez-Ginisty 
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Platina, California, USA/2006
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vendredi 16 juillet 2021

Vénérable Georges (Giorgi) le Théophore († 1068)





Mémoire le 3/ 16 juillet

Saint Georges (Giorgi) le Théophore et le Reclus œuvra dans la Montagne Noire près d'Antioche à une époque où les églises et les monastères y prospéraient. Les chrétiens orthodoxes de nombreuses régions du monde venaient s'y installer, et en conséquence, des tensions surgissaient souvent entre moines de nationalités différentes. Afin de rester détaché des conflits, le Père Georges trouva refuge dans une crevasse imprenable sur une montagne très élevée. Pour cette raison, il est aussi appelé saint Georges le Reclus.

Néanmoins, les moines de la Montagne Noire étaient bien conscients de la pieuse vie menée par Georges le Reclus. Le vénérable Georges de la Sainte Montagne se rendit à la Montagne Noire à la recherche d'un guide spirituel et, après avoir prié dans chaque monastère, il demanda finalement à saint Georges le Reclus, "homme innocent comme une colombe", de remplir ce rôle.

Georges le Reclus reçut le jeune ascète et  trouva une demeure pour lui dans le monastère. Son disciple resta avec lui pendant trois ans, menant la plus stricte vie ascétique, jusqu'à ce que finalement Georges le Reclus le revête du grand schème et "le fasse s'accomplir dans la vie monastique".

Puis, après l'envoyant un pèlerinage à Jérusalem, il bénit Georges pour qu'il se réinstaller au monastère d'Iviron sur le Mont Athos et continue l'œuvre sainte de saint Euthyme (Ekvtime) du Mont Athos.

Georges retourna à la Sainte Montagne mais, au lieu de traduire des livres comme son père spirituel le lui avait conseillé, il effectua d'autres obédiences pendant sept ans. Quand saint Georges le Reclus entendit cela, il envoya son disciple Théodore (Tevdore) au Mont Athos pour lui faire des reproches et lui rappeler qu'il avait été envoyé là-bas pour traduire des textes théologiques du grec en langue géorgienne. Cette fois Georges de la Sainte Montagne obéit humblement à la volonté de son maître.

Quand il n'était pas avec Georges de la Sainte Montagne, saint Georges le Reclus se borna à la solitude stricte et, comme son fils spirituel, consacra beaucoup de son temps à des activités littéraires. Il se familiarisa étroitement avec les écrivains d'Iviron et d'autres monastères géorgiens, et il encouragea  son fils spirituel à continuer son travail de traduction de la littérature théologique orthodoxe.

Saint Georges le Reclus copia les traductions de La vie de Martha (mère de Siméon du Mont Admirable et La vie de saint Barlaam (du Syro-Caucase) de Davit Mtbevari. Quand Georges entendit qu'aucune copie de ces vies n'existaient sur le Mont Athos, il transcrivit les textes et les envoya aux Athonites.

Saint Georges le Théophore et le Reclus reposa en Christ en 1068, après la mort de son vénérable disciple saint Georges de la Sainte Montagne.

Ô vénérable Père Georges, homme céleste et ange terrestre, nous te prions de diriger nos vies sur le chemin de la paix!


Version française de Claude Lopez-Ginisty 
d'après Archpriest Zakaria Machitadze 
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